de San Xulián do Camiño à Arzúa (64e jour)

Etape rapide dans le crachin. A 6 h il fait nuit noire et 5 ombres encapuchonnées avancent précédées par le faisceau de leurs lampes électriques. Nous commençons à traverser de belles forêts d’eucalyptus.

A Melide nous faisons une pause café reconstituante. A la sortie de la ville nous rencontrons deux françaises qui viennent du Camino del Norte et qui sont ravies de rencontrer enfin des français. C’est sur ce même Camino que cheminent mes trois belges, Francis, Eric et Marleen. Pendant que nous les questionnons, Charly et François en profitent pour s’éclipser, nous ne les reverrons plus avant Arzua.

Albergue normal, ville quelconque. En face de notre albergue, il y en a un autre devant lequel est stationné un car… autre manière de faire son chemin !

Après discussions nous décidons de poursuivre demain jusqu’à Lavacolla à condition de réserver dans un hôtel. C’est moi qui m’y colle au téléphone. Le premier hôtel est complet, le second répond positivement à condition d’arriver avant 17h.

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de Gonzar à San Xulián do Camiño (63e jour)

Départ à 6h45 ! Oui, oui… 6h45 ! Grasse matinée ! Une demie heure plus tard, pause-petit-déjeuner. Puis c’est la marche quotidienne. Elle m’a paru un peu longue aujourd’hui et pourtant nous n’aurons fait que 20 km et la vitesse est la même. La Galice est un très beau pays, aux paysages doux et humains. Rien à voir avec l’aridité de la Castille. Mais les gens sont pauvres. L’unique ressource semble être l’élevage bovin d’après les traces que l’on remarque sur les chemins.

On dit que la Galice est proche de la Bretagne, par son peuple celte, par sa situation maritime, son cap Finisterre (ça s’écrit comme cela), et par son climat… et en effet, il pleut un petit crachin qui mouille bien.

Je me rends compte que j’ai tendance à faire des bilans sur le Camino. Il n’est pas fini mais j’y pense déjà au passé.

Nous sommes à San Xulián do Camiño dans un des meilleurs refuges que nous ayons rencontrés en Espagne. Arrivés les premiers on nous a logés dans une annexe en face du refuge où il y a une chambre pour deux en bas et une pour trois à l’étage. Les murs sont en grosses pierres comme toutes les maisons des villages traversés en Galice, l’aménagement intérieur fait une large part au bois et est réalisé avec goût. Même chose pour le refuge lui même.

Bons bocadillos et bon vin blanc. Le patron est un barbu sympa qui parle assez le français pour qu’on se comprenne. Totoche et Michel sont logés ici, de même que le hollandais rencontré pour la première fois à Pereje. Nous retrouvons également Thomas qui était avec les québécoises Kim et Noémie vers Santo Domingo de la Calzada.

SMS de Marleen : Elle pense arriver 4 jours après nous, le 2 juillet. Ses dernières étapes seront sur le Camino Francés : Melide, Santa Irene, Monte do Gozo et bien sûr, Santiago.

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de Barbadelo à Gonzar (62e jour)

Réveil à 5h, départ à 5h45 après un petit déjeuner sommaire avec nos achats de la veille.

Dès le début, malgré l’obscurité, je remarque que Sara est en difficulté ; elle avance mais le pas n’est pas sûr et régulier. Quand une demie heure après le départ le groupe s’arrête dans le premier café ouvert, elle refuse de s’arrêter si tôt et nous continuons seuls pour prendre un peu d’avance. Mais nous sommes obligés de nous arrêter plus loin pour poser un « compeed » sur une ampoule entre deux doigts de pied. Après une pause café où le groupe nous dépasse, nous poursuivons plus facilement en discutant, mais ça ne dure pas et un nouvel examen des pieds montre que le dessous des pieds est très sensible, un peu comme si des ampoules étaient en formation. Plusieurs solutions sont tour à tour envisagées et lorsque nous arrivons lentement à Portomarin Sara n’envisage plus du tout de continuer et nous appelons Eduardo.

Très grosse déception pour elle et l’attente est longue en attendant la voiture. Elle finit tout de même par accepter un « bocadillo » et un « coca » et la conversation prend un tour plus détendu. Enfin Eduardo et Marie arrivent et nous nous quittons après nous être longuement embrassés.

Il me reste à regagner Gonzar où les copains ont réservé un lit pour moi ce que je fais en 1h20.

Je regrette beaucoup que Sara n’ait pu continuer mais je crois que ce n’était plus possible. Il aurait fallu prendre les choses autrement : d’abord elle aurait du s’entraîner un peu, ensuite j’aurais du nous séparer du groupe et lui proposer des étapes plus courtes, mais elle ne le voulait pas pour moi et aussi parce qu’elle avait trouvé le groupe sympa. Bref… C’est comme ça, acceptons en le fait.

Ce soir, deux allemands se sont copieusement saoulés, or ils couchent dans les couchettes du haut et l’un deux est tombé de l’échelle… du sang partout, remue ménage général. On a fini par descendre son matelas par terre et il s’est rendormi illico.

Rencontré un pèlerin de Laxou (banlieue de Nancy), parti de Burgos.

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de Triacastela à Barbadelo (61e jour)

Surprise ce matin: pas d’électricité, ce n’est pas grave pour l’éclairage car on a l’habitude de se préparer à la lampe de poche, mais c’est contrariant pour préparer les thés ou cafés. On a tout de même pris nos petits déjeuners à l’eau à peine tiède du robinet.

Sara a un peu de mal ce matin. L’étape débute par une petite heure de montée, puis par la descente équivalente. C’est là que les premières douleurs dans le pied gauche se font sentir. Heureusement, il ne fait pas chaud, il bruine même et les kways ou goretex sont de sortie.

Au premier café ouvert on fait une pause reconstituante, et Sara repart vaillament mais à Sarria, fin de l’étape initialement prévue, nous devons faire une nouvelle pause dans un café avec Charly qui n’est pas au mieux. Pommade à l’Arnican pour eux deux, pendant que Alain, François et Jean-Paul poursuivent jusqu’aux gîtes de Barbadelo pour y retenir les places. Pas de soucis de ce coté là, ils y seront les premiers et nous qui y arrivons un quart d’heure plus tard, nous sommes les numéros 9, 10 et 11. C’est important car il n’y a que 18 places dans l' »albergue » choisi (c’est masculin).

En attendant 13h, on achète des sandwichs délicieux dans une baraque voisine. Dans l’après-midi nous allons boire un petit blanc, très bon ma foi, dans le restaurant de l’autre gîte. Le patron est sympa et nous retenons six places pour le dîner. Nous allons ensuite visiter la petite église et c’est le curé lui-même qui nous en conte l’histoire. Nous restons pour la messe.

Le dîner est excellent, mais le service est lent et le patron qui nous sert boit certainement quelques petits coups de son blanc que nous continuons d’apprécier, car petit à petit son comportement change et lorsque nous le quittons vers 22h il est fin saoul, alors qu’il y a un second service !

Citation de Charly : « Tout chemin a une fin », ce que je ne crois pas…

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de O Cebreiro à Triacastela (60e jour)

Départ à 6h le ventre vide, le café qui avait dit qu’il ouvrait à 6h ayant fait faux bon. Il fait très beau et bon.

C’est le baptême du feu pour Sara. Elle s’en sort très bien et marche à la même allure que nous, mais il y a beaucoup de pollen dans l’air et Charly et elle se mouchent beaucoup.

Vers 11h nous sommes rendus à Triacastela. Nous avions choisi la veille un « albergue » dans le guide « Miam-miam dodo », c’est Sara qui nous y mène en demandant sa route à divers commerçants. Ouverture vers 12h, nous aérons donc nos pieds et cherchons un peu d’ombre. A l’inscription on nous donne un dortoir de 3 lits superposés. Super. Rituel habituel.

Pendant le dîner le serveur, un marocain, a fait des propositions à Sara ; ça a commencé par : « Je suis professeur de langue arabe, et toi ? »… J’ai raté l’occasion de m’enrichir, mais qu’aurais-je fait d’un troupeau de dromadaires sur le Chemin de Saint-Jacques ? D’ailleurs, Sara a beaucoup de succès : un curé voulait lui faire visiter la sacristie… mais la religion, c’est pas son truc.

Coup de fil de Nathalie, notre fille ainée, qui est à Madrid. Curieusement, nous sommes tous les quatre, Marie, Nathalie, Sara et moi en Espagne.

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de Pereje à O Cebreiro (59e jour)

Départ 5h45. Il fait froid et nous portons tous nos polaires. A Las Herrerías nous grignotons quelques fruits et retirons la polaire pour attaquer la montée. Belle montée, un peu rude jusqu’à La Faba. Les paysages sont magnifiques.

Nous atteignons enfin la Galice !

Marie, Sara, Zulma et Eduardo nous rejoignent bientôt. Sara ne pouvant pas avoir une place avec moi car elle commence le Chemin ici, nous prenons une chambre dans une « mesón ». Quel luxe pour moi !

Déjeuner pique-nique avec les Armstrong et Marie, dîner avec les copains. Sara s’intègre.

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de Ponferrada à Pereje (58e jour)

Nuit difficile à cause de la chaleur, si bien qu’à 5h30 tout le monde ou presque piaffait dans les starting blocs mais l’hospitaleiro avait oublié de se réveiller et ce n’est qu’à 6h10 qu’il nous a ouvert les portes. Aussitôt un grand défilé d’ombres silencieuses s’organise en direction de la sortie de ville. Notre groupe est mené par Antonio, sa femme Ana et Pedro le papy. Je croyais bien qu’ils étaient complètement perdus mais Antonio nous a fait prendre un raccourci.

Les 15 premiers kilomètres sont rondement menés et à Cacabelos une pause s’impose, d’abord simple mais ensuite avec pause café dans un bar. Je décide alors de partir seul sans café. On entre dans le Bierzo, région qui semble assez riche, peut-être à cause de la vigne.

A Villafranca del Bierzo Alain et François me rattrapent, nous faisons des courses et continuons sur Pereje sans attendre Jean-Paul et Charly pour pouvoir avoir des places dans ce petit refuge de seulement 30 places.

Déjeuner dans l’unique bar du village. A la fin du repas, coup de fil de Sara: « on est à 15 minutes de Pereje, on peut passer te voir ? »… Quelle joie de se retrouver! Présentation aux amis, visite du gîte, vérification du sac de Sara, allègement du mien… et elles sont reparties vers chez Eduardo et Zulma. On se reverra demain car Sara prend le chemin pour m’accompagner quelques jours.

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de Foncebadon à Ponferrada (57e jour)

Départ à 5h45, le jour se lève à peine. Nous sommes rapidement à la croix de fer où chacun dépose sa pierre. Le ciel rougeoie et nous faisons de belles photos.

Jusqu’à Molinaseca le paysage est magnifique et fait oublier la pente très raide qui met nos muscles à rude épreuve. Je n’aime décidément pas les descentes.

Nous traversons El Acebo endormi mais l’autre Alain, affamé, réussit à trouver une épicerie et la patronne, Josefina, ouvre pour nous. Elle va même nous faire du thé et du café en nous offrant de petites viennoiseries. Je fais deux photos souvenirs que je promets de lui envoyer.

François, qui marche devant, nous entraîne dans une variante qui nous rajoute quelques kilomètres, mais cela n’a pas beaucoup d’importance car l’unique gîte de Ponferrada n’ouvre qu’à 14h. En attendant nous prenons des douches, des bières et même des sandwichs que l’autre Alain est allé chercher.

Impossible de faire la sieste, il fait trop chaud dans notre dortoir et les fenêtres donnent sur l’entrée, or les espagnols ont le verbe haut, très haut. Totoch, l’âne, et Michel, son maître sont dans le gîte et de temps en temps Totoch appelle.

Visite de la ville désertique (il est trop tôt, tout le monde fait la sieste), courses puis dîner.

Sara et Marie sont à Dax. Sara a bien roulé, j’imagine qu’elle doit être fatiguée. Elles devraient être demain soir chez Eduardo et Zulma.

SMS de Marleen : Elle est à Oviedo. Il fait gris et humide.

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de Astorga à Foncebadon (56e jour)

On quitte enfin la Meseta. Dès la sortie de Astorga la végétation change et se raréfie. La différence est frappante, Astorga est vraiment la ville frontière au bord de la Meseta. Ce doit être là que Jacques et Olga, les jurassiens, avaient trouvé le chemin pénible. Moi, j’ai aimé.

En fait on monte doucement et c’est bientôt la montagne. Sur le chemin on reconnaitra le lieu de tournage d’une des scènes du film « Saint-Jacques, La Mecque ».

À 11h30 nous sommes à Foncebadón. Nous fuyons le premier refuge élu car il y est interdit de se lever avant 6h. Le second est super.

Foncebadón est un petit village de montagne en ruine qui ne vit que pour le Chemin. C’est un lieu de repos car il n’y a vraiment rien à visiter. L’unique très petite épicerie se trouve dans le premier gîte qui profite honteusement de la situation et vend chaque fruit 50 centimes, quelque soit sa taille.

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de San Martin del Camino à Astorga (55e jour)

Déroulement classique, sauf que le patron était réveillé pour nous faire un petit déjeuner pantagruélique, à l’image du dîner. Départ donc à 6h15.

Au début on longe l’éternelle N120 pour arriver à Hospital de Órbigo (magnifique pont et terrain de joute). Puis le chemin part enfin dans la campagne, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Simultanément le relief devient plus varié, ça aide pour le moral.

A 11h30 nous entrons dans Astorga et trouvons de suite l' »Albergue ». Petit dortoir de 6. Journée habituelle : douche, lessive, repas, sieste, visite de la ville, courses, courrier, dîner et coucher. Ici c’est la visite de la cathédrale et son musée qui nous ont occupés alors que nous n’avons admiré le palais épiscopal de Gaudi que de l’extérieur.

Le soir, la place de l’Hôtel de Ville s’anime et les terrasses des cafés se remplissent. Alain, Jean-Paul et Charly y retrouvent une française du Loiret, une québécoise et son père ainsi qu’un espagnol des Canaries avec qui nous dînons. Toutes les demies heures, la cloche de l’Hôtel de Ville est frappée par deux automates.

SMS de Marleen : Elle a retrouvé Francis et Eric. Ils marchent vers Colunga

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