Plein Seils 2006 sur le Lac d’Hourtin

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Draguignan – Menton

Dur! Dur! Nous éprouvons quelques difficultés à émerger du sommeil après une trop courte nuit et la fatigue qui s’accumule. Nos muscles contracturés nous confèrent des allures d’automates.

Jean-Marie s’emploie à produire de l’eau chaude pour notre thé, à l’aide de la cafetière expresso aimablement mise à notre disposition par nos amis cyclos.

Avant de partir, nous replions les lits installés spécialement pour nous et rangeons la vaisselle.

Nous postons la carte attestant de notre passage, carte que Jean-Marie promène dans sa sacoche depuis le brevet de 200 km libellée au nom des « Amis de Vélocio » d’Epinal!

Il fait frais, mais le relief jusqu’à GRASSE (km 862) nous donne l’occasion de nous réchauffer. Nous faisons une halte restauration dans la Cité des Parfums et filons en roue libre jusqu’à CROS DE CAGNE durant près de 20 km. Peu avant ROQUEFORT-LES-PINS, un automobiliste méprisant se replie vivement devant nous pour se garer à droite sans souci pour notre sécurité. Alain et Jean-Marie le remercie en termes fleuris.

Le Col de Villefranche est franchi...

Voici NICE (km 900). Le ciel couvert se confond avec la mer dans un même ton de gris. Nous abordons la Promenade des Anglais en conquérants. La circulation y est assez dense. Sur les allées de bord de mer, les sportifs résolus s’appliquent à leurs exercices quotidiens.

Nous approchons du but et sommes maintenant quasi assurés d’y arriver. Nous sirotons un Perrier à la terrasse d’un café, peu soucieux de l’heure. Nous montons le COL de VILLEFRANCHE et atteignons la Moyenne Corniche.

Les vétérans concèdent à Marie le privilège de poster la carte-contrôle à EZE où nous flemmardons devant nos verres. Les touristes vont et viennent autour de nous. La patrouille de France virevolte dans le ciel. Les nuages se succèdent en volutes moelleuses. La quiétude nous envahit. Jean-Marie adossé à un platane se laisse aller dans les bras de Morphée.

Les villas accrochées aux pentes rocailleuses se dorent au chaud soleil de la Côte d’Azur et les bougainvillées répandent en cascades leurs fleurs rouge violacé.

Heureux ! Menton n'est plus qu'à quelques encablures

Encore quelques efforts et voici la plongée sur MENTON. Avant d’entrer dans la ville, nous nous photographions mutuellement devant le magnifique panorama qui s’étale à nos pieds.

Voici le commissariat. Il est midi juste. Le policier au guichet lève à peine le nez. “C’est pour le visa final, nous venons d’HENDAYE!” déclarons nous en tendant nos carnets. Cela ne le perturbe pas du tout. Coup de tampon. “Merci”!

Une bonne douche au commissariat nous rend présentables et nous allons nous restaurer chez « Paulo » de la part de « Patrick », l’agent tamponneur. Grâce à ce mot de passe, la maîtresse des lieux est aux petits soins. Moules marinières, aïoli pour Jean-Marie et Marie et civet pour Alain, le tout arrosé de Côte de Provence bien frais.

Nous sommes tout à la joie d’être parvenus au terme de notre randonnée et envoyons nombre de cartes postales pour le faire savoir à nos familles et à nos amis.

 

Réexpédition des vélos qui vont encore transiter par Paris, ainsi que nous l’indique désolé le préposé aux bagages, auquel échappe la subtilité des décisions technobureaucratiques de sa lointaine direction nationale. Nous quittons MENTON par le train aux alentours de 17 heures.

A NICE, nous déposons nos affaires à la consigne et allons nous balader en attendant de reprendre le chemin de la Lorraine.

Nous entrons dans une église où l’on célèbre la messe. L’organiste se déchaîne aux claviers, servant Bach de fort belle manière.

Repas rapide près de la gare et nous embarquons. Il est 20 heures 25, le train s’ébranle.

Sur le quai de la gare de NANCY, Bruno et Michel, tous deux Diagonalistes nous attendent peut-être un peu nostalgiques. Nous passons par la Place des Vosges saluer nos amis de l’ASPTT NANCY, prêts pour la sortie dominicale.

Il nous semble qu’un monde nous sépare d’eux, tant nous sommes encore dans le rêve, la tête pleine de notre merveilleuse aventure.

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Clermont-l’Hérault – Draguignan

Marie

3 h 15 – Bip, bip, bip! C’est l’heure ! Allez, debout! “Est-ce qu’il pleut?” Non. Ouf! Nos vêtements encore mouillés sécheront sur le vélo en roulant. C’est l’occasion de sortir nos pinces à linge.

Nous voici prêts à attaquer le copieux petit-déjeuner obtenu la veille après moultes tractations: pain-beurre-confitures-thermos-petits plats dans les grands, etc… “Voyons, ma Chère, vous prendrez bien un peu de thé, n’est ce pas?” – “Oui, volontiers, mon ami”. Enfin, plutôt une tasse d’eau chaude… car de thé, il n’y a point. C’était trop beau, ça cachait quelque chose tant de prévenance! Nous trempons allégrement nos tartines dans l’eau chaude.

“Je vais chercher la clé du garage à vélos” annonce Jean-Marie qui s’éclipse pendant que nous finissons nos préparatifs.

Le voilà rappliqué en quatrième vitesse : “Y’a pas de clé! Elle ne se trouve pas sur le tableau.” “Ah bon” ânonnent en choeur Alain et Marie, pas très bien réveillés. “Ben y’a plus qu’à attendre 7 heures” dit Alain, en se recouchant sans autre forme de procès.

Jean-Marie

Jean-Marie ne l’entend pas de cette oreille et part à l’assaut de la porte muni d’un couteau, maugréant contre ce bougre d’hôtelier-restaurateur à qui-on-a-pourtant-rappelé-douze-fois-que-nous-partions-à-4-heures-du-matin.

Marie et Alain vont quand même tour à tour constater la triste réalité. Nos vélos sont prisonniers de cette porte qui fait preuve de la plus évidente mauvaise volonté et refuse catégoriquement d’obtempérer à nos injonctions parfois musclées.

Jean-Marie est prêt à nous faire un remake de « Retenez-moi ou je fais un malheur! ». Il doit bien y avoir un moyen!

Oui! Mais c’est bien sur! Les gonds! Essayons à droite, pas concluant. Voyons à gauche. Alain retire sans difficulté les trois gonds et Sésame s’ouvre gentiment. Nos montures attendent sagement d’être libérées.

Il est 4 h 25. Nous prenons la direction de GIGNAC dans la douceur de la nuit sous un ciel plein d’étoiles, promesse d’une belle journée.

Olé !

Nous quittons la RN109 à BEL AIR et prenons le CD102 pour contourner MONTPELLIER par le nord. Ceci pour répondre au souhait de Jean-Marie qui a un très mauvais souvenir de la traversée de cette ville lors de sa Diagonale en solitaire PERPIGNAN-STRASBOURG l’an passé.

Une charmante petite route, récemment refaite et encore interdite à la circulation, descend sur GRABELS. Le lever de soleil pare l’horizon d’une somptueuse lumière d’or.

Nous passons à l’est de LA PAILLADE et finissons après quelques hésitations à trouver la direction de VENDARGUES. Il est 6 h 30. Les automobilistes de tout poil commencent à assaillir les routes. A 7 h 45, pause petit-déjeuner à LUNEL. Pâtisserie à gauche, café à droite. Nous craquons encore une fois pour les brésiliens et repus, filons, cap sur la CAMARGUE, poussés par un léger vent de nord-ouest.

Les Costières du Gard, puis les rizières offrent peu de relief.

Voici VAUVERT (où se cacherait le Diable) et ST-GILLES (km 612) où nous contrôlons.

Chacun y va de sa méthode pour se protéger des ardeurs du soleil

Râ darde ses rayons. Chacun y va de sa méthode pour s’en protéger. Jean-Marie s’enduit généreusement de crème solaire, tandis qu’Alain, plus pragmatique enfile la chemise à manches longues et enfonce le bob sur les oreilles.

ARLES, la romaine (km 628) – ses arènes, son théâtre antique – nous accueille avec ses rues ombragées animées par d’incessantes allées et venues. Nous sommes sous le charme et voilà, nous perdons notre chemin. Heureusement! Cela nous permet de rejoindre MAUSSANE-LES-ALPILLES en traversant les magnifiques paysages de la Crau. Le vert vif de ses terres fertiles contraste singulièrement avec le vert sombre des cyprès dont les hautes silhouettes graciles soulignent l’azur du ciel.

Passage de gué

Nous perdons la notion du temps. Nous musardons, photographions, remplissons nos yeux émerveillés de mille couleurs. Il y a FONTVIEILLE, et le Moulin de Daudet, tout proches, les aqueducs romains, les cigales, les senteurs provençales, le rêve…

Pour un instant nous redevenons des enfants. Un canal d’irrigation sans doute bouché, inonde la route. Nous traversons joyeusement la mare qui s’est formée sur la chaussée. Un peu plus loin, Marie immortalise ses compagnons devant un troupeau de taurillons noirs.

Les restes d'un aqueduc romain

Nous avons au moins 1 heure de retard et décidons de déjeuner à EYGUIERES et non à LA ROQUE comme prévu.

Après le repas, le départ est pénible. Il fait très chaud. Nous pédalons sans conviction.

Contrôle à LA ROQUE D’ANTHERON (km 692) non loin de la célèbre Abbaye de SILVACANE. Nous empruntons la vallée de la Durance jusqu’à PEYROLLES-EN-PROVENCE et faisons de fréquentes haltes aux fontaines pour nous rafraîchir. La route devient plus vallonnée. Le vent jusqu’alors favorable nous fait face. Les pinèdes ne nous offrent qu’une faible protection et nous pédalons dans les descentes.

A SALERNES, nous faisons quelques provisions, occasion pour Jean-Marie de s’asperger encore une fois d’eau fraîche.

Village provençal

Quelque part en Provence

Nous approchons enfin du terme de notre troisième étape, DRAGUIGNAN (km 806) est en vue. Jean-Luc BALP de l’ASPTT draguignanaise attend notre arrivée et nous guide vers le local de son club où nous passerons la nuit. Son épouse Josiane nous a préparé le repas qui s’impose: pissaladière et spaghettis à la Bolognaise. Nous dévorons installés à la terrasse de leur maison située au coeur de la ville ancienne, à deux pas de la Tour de l’Horloge. Notre hôte à l’accent chantant, prenant son épouse à témoin, n’en revient pas que l’on puisse avoir l’idée saugrenue d’entreprendre de pareilles randonnées.

A 23 h 10, nous nous couchons fourbus.

 

Silvacane

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Vic-Fezensac – Clermont-l’Hérault

A 3 h 15, nous sortons des limbes du sommeil sans trop de difficulté. “Il pleut” s’écrie Jean-Marie. Nous pensons à une averse. On ne va pas s’affoler pour si peu. Le petit-déjeuner est vite avalé. Nous rassemblons nos affaires et allons chercher les vélos de l’autre côté de la rue.

La pluie tombe en gouttes serrés. Il nous paraît sage de mettre les Goretex. Jean-Marie qui s’est encombré le moins possible, n’a que son coupe-vent. Des sacs en plastique font office de sur-chaussures et en avant!

Il fait très noir. Pour sortir de VIC-FEZENSAC il nous faut gravir une cote, et jusqu’à AUCH, il n’y a que ça. Nous ne voyons pas grand chose du chef lieu du Gers dont nous n’apercevons que la cathédrale gothique.

A GIMONT (km 263), nous passons sous une ancienne halle en bois. L’horizon est totalement bouché. La visibilité est réduite. La pluie commence à s’infiltrer dans nos vêtements. Nous sommes heureux d’atteindre L’ISLE-JOURDAIN (Km 281) pour avaler pâtisseries et thé et trouver ainsi un peu de réconfort. Les gâteaux sont meilleurs que l’accueil de la boulangère! Au café nous laissons de belles flaques d’eau sous nos chaises. Jean-Marie essore tout ce qu’il peut. Alain opte pour la cape et laisse son Goretex à Jean-Marie, l’imprévoyant.

Aussonne

Les paysages ne retiennent pas notre attention. Nous pédalons tête baissée, silencieux, cramponnés à nos guidons, jetant parfois un regard résigné aux cohortes de nuages noirs déversant sur nous toute l’eau du ciel.

Le charmant petit village d’AUSSONNE, avec ses constructions de brique signale l’approche de TOULOUSE que nous évitons. En effet, Alain, notre capitaine de route, sur les instances de Jean-Marie, a déniché un itinéraire plus agréable par le nord qui nous permet d’échapper aux problèmes de circulation inhérents aux grandes cités urbaines.

Coup de tampon très humide à SEILH (km 308). La pluie ralentit notre progression et nous avons un peu de retard sur nos prévisions.

Alain suit attentivement la carte car les panneaux indicateurs sont rares.

A GRATENTOUR (km 316) il faut prendre à gauche ce que nous allions oublier de faire. Nous changeons de cap subitement. Devant nous un mur. Vite adapter les bons développements. Nos muscles et nos articulations sont raidis dans nos vêtements trempés. Marie ressent une vive douleur au genou gauche consécutive à l’effort brutal. Sans rien dire à ses compagnons, elle poursuit son chemin. Son moral vient d’en prendre un coup. La douleur s’irradie partout à tel point qu’elle demande un arrêt pharmacie. Le synthol devrait soulager le mal.

Labastide-Rouairoux

A PUYLAURENS (km 371) nous déjeunons au restaurant Logis de France où Alain avait pris la décision en 1989 d’abandonner la Diagonale HENDAYE- MENTON enchaînée à la suite de DUNKERQUE-HENDAYE. Etait-ce un mauvais présage? Le synthol se révélant parfaitement inefficace, Marie se demande combien de temps encore elle tiendra.

Nous sommes archi mouillés. Jean-Marie se met à tordre consciencieusement ses chaussettes et ses gants dans un cendrier. Marie verse promptement le liquide grisâtre dans le pot de fleurs voisin. Ben quoi? nous sommes bien élevés! Notre manège ne semble pas être remarqué par les clients.

Remonter sur le vélo est un supplice pour Marie. En serrant les dents, elle emboîte la roue de ses équipiers.

Nous approchons de la Montagne Noire, majestueuse, superbe écrin de verdure de MAZAMET (km 406).

Nouvel arrêt pharmacie. “Percutalgine en ampoules, s’il vous plaît” supplie Marie avec l’autorité du désespoir. La vendeuse hésite à fournir ce corticoïde délivré sur ordonnance, puis compatissante, concède le précieux liquide. Application immédiate d’une première ampoule.

Nous allons contrôler dans un café. Jean-Marie, inquiet pour Marie, ne comprend pas son entêtement à poursuivre dans de telles conditions. Alain prudent n’intervient pas.

Nous avons 1 h 30 de retard. Seconde ampoule. Il ne pleut presque plus.

Allez, on continue !

Passé le COL de la FENILLE (480 m), nous entrons dans l’Hérault. Le ciel est moins gris. A ST-PONS-DE-THOMIERES, il n’a pas plu du tout. Nous abordons la Vallée du Piémont. Autour de nous des cerisiers aux branches lourdement chargées offrent à notre tentation leurs fruits bien mûrs. Mais nous n’y céderons pas.

Dans l'Hérault

Nous roulons à bonne allure entre les Monts de l’Espinouse, partie méridionale du Massif Central. La tiédeur ambiante nous libère peu à peu de notre carcan d’humidité et profite au genou de Marie devenu un peu moins douloureux.

Les terres rouges des environs de BEDARIEUX (km 487) sont plus arides. Les genêts en fleurs éclairent la garrigue et embaument délicieusement l’air. Une belle descente sur CLERMONT-L’HERAULT (km 517) nous récompense des efforts consentis durant cette journée. Nous arrivons à l’Hôtel Terminus avec seulement 10 mm de retard sur notre programme. Le patron débordé tarde à nous fournir la douche bienfaisante. Le repas s’éternise. Les clients nombreux hèlent sans cesse le serveur qui ne sait plus où se tourner.

Nous tombons de fatigue après cette longue étape de 309 km.

 

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Hendaye – Vic-Fezensac

Réveil spontané vers 6 h 30 . Nous ne partons qu’à 10 h cela nous laisse le temps de nous préparer doucement.

Nous prenons le petit-déjeuner très chiche qui nous est servi dans une vaisselle suspecte. Une magnifique bestiole dotée de pattes démesurées se prélasse au fond de la tasse de Marie. Trop c’est trop! Nous décampons de cet endroit sans plus attendre et nous rendons au « Café de la Poste » caler nos estomacs avec d’excellents « Brésiliens » (feuilletés à la framboise). Nous effectuons quelques courses pour le repas de midi.

Ayant de l’avance, nous faisons un petit tour jusqu’à Hendaye-Plage, avant d’aller faire viser nos carnets de route au commissariat. Les formalités accomplies, nous posons tous trois sur fond d’Océan.

Le ciel est nuageux, il fait assez doux.

Il est l’heure. “Bonne route” nous lancent les gardiens de la Paix.

C’est parti pour 940 km.

Nous longeons la Corniche Basque jusqu’à ST-JEAN-DE-LUZ dont les maisons blanches aux volets rouges semblent posées dans la verdure comme dans un décor de maquettiste.

Nous longeons l'Adour et les Gaves Réunis

A BAYONNE (km 35), nous expédions notre première carte-contrôle. Nous suivons le cours paisible de l’Adour, puis des Gaves Réunis sur la rive gauche par une charmante petite route bordée en alternance de champs de maïs et de kiwis qui intriguent Alain avec leurs petits fruits bruns pendants.

Halte déjeuner à PEYREHORADE (km 67) non loin des restes d’un beau château du XVIème siècle. Nous pique-niquons au bord du Gave de Pau, dévorant à pleines dents le poulet rôti acheté à HENDAYE. Alain et Jean-Marie, un brin sarcastiques, révèlent à Marie à la fin de la dégustation que le poulet recelait un locataire indésirable communément appelé asticot.

Nous reprenons notre route. Le paysage est plus vallonné. Au loin les sommets enneigés des Pyrénées émergent des nuages. Les arums et les roses égayent notre parcours jusqu’à POMAREZ (km 95), capitale de la Course Landaise et du foie gras de canard, si l’on en croit le panneau apposé à l’entrée de la cité.

Peyrehorade

Au café où nous contrôlons, un autochtone racoleur nous certifie que le matin même il y avait encore 4 800 canards au marché local.

Peu après PÉRÉ (km 126), nous sommes re-pérés par Christian DIANDET de MONT-DE-MARSAN venu à notre rencontre. Il nous fait un brin de conduite sur la rectiligne RN124. Notre rythme jusqu’alors bien sage s’accélère et nous avons 20 bonnes minutes d’avance sur notre horaire à l’entrée d’AIRE-SUR-ADOUR, deuxième capitale du foie gras. Christian nous quitte après avoir inscrits quelques mots sur nos carnets de route.

Nous en profitons pour effectuer les provisions nécessaires au lendemain. Jean-Marie se nomme gardien des vélos et désigne Alain et Marie comme coursiers titulaires.

Nous arrivons dans le Gers qui n’est pas plat du tout contrairement à certaines idées reçues.

Voici les vignobles et les noms évocateurs de Floc et de St-Mont. NOGARO (km 176), capitale de l’Armagnac, rappelle a Jean-Marie les bons souvenirs de la Semaine Fédérale 1984.

A 20 h 25, nous arrivons à VIC-FEZENSAC (km 208), terme de notre première étape. L’Hôtel-Restaurant du Midi est sympathique. La patronne nous accueille aimablement. Les chambres sont agréables, dotées de salles de bain et de bons lits. Nos vélos sont à l’abri dans une immense grange. Le repas servi est correct. La nuit est bonne.

 

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Introduction

Alain, docteur ès-Diagonales de notre club, avait détecté en Marie les symptômes du cyclo au long cours. Il eut tôt fait de la convaincre des vertus thérapeutiques de la Diagonale.

1991, Centenaire du PARIS-BREST-PARIS, a permis un entraînement de choix grâce aux brevets qualificatifs de cette grande classique. Surtout pour Marie qui n’avait jusqu’alors jamais dépassé 220 km dans la journée. Jean-Marie, cyclo émérite devant l’Eternel, a accepté de suppléer Alain dans la tâche délicate du chaperon. Ainsi naquit notre équipe.

Après un voyage ferroviaire assuré dans les meilleures conditions par le TGV Atlantique, nous arrivons à HENDAYE à 15 h, la ville de notre départ. Il tombe des cordes. A la gare, nous récupérons nos précieuses bécanes que nous avions pris soin d’envelopper généreusement de plastique à bulles et du carton SNCF ad hoc. Tout ceci devait constituer un blindage anti-choc efficace… pour le cadre seulement! La roue arrière du vélo de Marie souffre de contusions multiples: jante voilée, pneu lacéré, garde-boue cassé, dérailleur dans les rayons. Constat avec l’agent blasé: “C’est la manipulation entre les gares à Paris” déclare-t-il machinalement et devant l’air éploré de Marie ajoute : “Il y a un marchand de vélos à 800 m à gauche en sortant de la gare.”

Nous équipons nos vélos avant de partir: mise en place des sacoches de guidon, assorties de surbaissées pour Jean-Marie et de simples sacs sur le porte-bagages arrière pour Alain et Marie sans oublier l’apposition solennelle de la plaque de cadre.

Nous partons à la recherche du précieux vélociste. Il se trouve à deux pas de l’Hôtel St-Cricq où nous devons passer la nuit. Nous en profitons pour nous délester un peu. L’hôtel-restaurant est d’une saleté repoussante. “L’hôtelier m’a reconnu” dit Alain, qui a déjà bénéficié de son hospitalité en 1989, “Il a l’air étonné car personne ne revient d’habitude!”.

Et pour cause…

Le vélociste très affairé, mâchonne un gros cigare. Notre arrivée intempestive ne perturbe en rien ses activités. Nous campons dans l’entrée de son atelier minuscule. Devant notre insistance, il consent à se pencher sur le blessé. “Rovono vers dix-nov hor”. Nous comprenons par là qu’il accepte de donner les premiers soins.

Dans l’attente, nous flânons à travers les rues humides d’Hendaye. L’église XVIème siècle révisée XXème, de pur style basque, possède un curieux sanctuaire peint en rouge et une nef parcourue de trois galeries en bois superposées comme dans un théâtre. Le reste de la ville offre peu d’intérêt.

Nous retournons auprès de notre vélociste, devenu subitement loquace, récriminant contre la S.N.C.F. qui pourtant manifestement lui assure de la clientèle.

Le repas à l’hôtel aurait pu être pire : il n’y a qu’une mouche dans le verre de Marie, c’est une chance vu la nuée qui s’agite au dessus des poubelles de la cuisine.

Nous sortons prendre un tilleul-menthe au « Café de la Poste » et rentrons vite nous coucher. Il fait assez frais. Alain et Jean-Marie s’endorment comme des bébés tandis que Marie tente vainement de stabiliser sa position sur les ressorts du matelas.

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