Draguignan – Menton

Dur! Dur! Nous éprouvons quelques difficultés à émerger du sommeil après une trop courte nuit et la fatigue qui s’accumule. Nos muscles contracturés nous confèrent des allures d’automates.

Jean-Marie s’emploie à produire de l’eau chaude pour notre thé, à l’aide de la cafetière expresso aimablement mise à notre disposition par nos amis cyclos.

Avant de partir, nous replions les lits installés spécialement pour nous et rangeons la vaisselle.

Nous postons la carte attestant de notre passage, carte que Jean-Marie promène dans sa sacoche depuis le brevet de 200 km libellée au nom des « Amis de Vélocio » d’Epinal!

Il fait frais, mais le relief jusqu’à GRASSE (km 862) nous donne l’occasion de nous réchauffer. Nous faisons une halte restauration dans la Cité des Parfums et filons en roue libre jusqu’à CROS DE CAGNE durant près de 20 km. Peu avant ROQUEFORT-LES-PINS, un automobiliste méprisant se replie vivement devant nous pour se garer à droite sans souci pour notre sécurité. Alain et Jean-Marie le remercie en termes fleuris.

Le Col de Villefranche est franchi...

Voici NICE (km 900). Le ciel couvert se confond avec la mer dans un même ton de gris. Nous abordons la Promenade des Anglais en conquérants. La circulation y est assez dense. Sur les allées de bord de mer, les sportifs résolus s’appliquent à leurs exercices quotidiens.

Nous approchons du but et sommes maintenant quasi assurés d’y arriver. Nous sirotons un Perrier à la terrasse d’un café, peu soucieux de l’heure. Nous montons le COL de VILLEFRANCHE et atteignons la Moyenne Corniche.

Les vétérans concèdent à Marie le privilège de poster la carte-contrôle à EZE où nous flemmardons devant nos verres. Les touristes vont et viennent autour de nous. La patrouille de France virevolte dans le ciel. Les nuages se succèdent en volutes moelleuses. La quiétude nous envahit. Jean-Marie adossé à un platane se laisse aller dans les bras de Morphée.

Les villas accrochées aux pentes rocailleuses se dorent au chaud soleil de la Côte d’Azur et les bougainvillées répandent en cascades leurs fleurs rouge violacé.

Heureux ! Menton n'est plus qu'à quelques encablures

Encore quelques efforts et voici la plongée sur MENTON. Avant d’entrer dans la ville, nous nous photographions mutuellement devant le magnifique panorama qui s’étale à nos pieds.

Voici le commissariat. Il est midi juste. Le policier au guichet lève à peine le nez. “C’est pour le visa final, nous venons d’HENDAYE!” déclarons nous en tendant nos carnets. Cela ne le perturbe pas du tout. Coup de tampon. “Merci”!

Une bonne douche au commissariat nous rend présentables et nous allons nous restaurer chez « Paulo » de la part de « Patrick », l’agent tamponneur. Grâce à ce mot de passe, la maîtresse des lieux est aux petits soins. Moules marinières, aïoli pour Jean-Marie et Marie et civet pour Alain, le tout arrosé de Côte de Provence bien frais.

Nous sommes tout à la joie d’être parvenus au terme de notre randonnée et envoyons nombre de cartes postales pour le faire savoir à nos familles et à nos amis.

 

Réexpédition des vélos qui vont encore transiter par Paris, ainsi que nous l’indique désolé le préposé aux bagages, auquel échappe la subtilité des décisions technobureaucratiques de sa lointaine direction nationale. Nous quittons MENTON par le train aux alentours de 17 heures.

A NICE, nous déposons nos affaires à la consigne et allons nous balader en attendant de reprendre le chemin de la Lorraine.

Nous entrons dans une église où l’on célèbre la messe. L’organiste se déchaîne aux claviers, servant Bach de fort belle manière.

Repas rapide près de la gare et nous embarquons. Il est 20 heures 25, le train s’ébranle.

Sur le quai de la gare de NANCY, Bruno et Michel, tous deux Diagonalistes nous attendent peut-être un peu nostalgiques. Nous passons par la Place des Vosges saluer nos amis de l’ASPTT NANCY, prêts pour la sortie dominicale.

Il nous semble qu’un monde nous sépare d’eux, tant nous sommes encore dans le rêve, la tête pleine de notre merveilleuse aventure.

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