de Santo Domingo de la Calzada à Belorado (44e jour)

Il a plu certainement cette nuit, mais avec les bouchons d’oreille (indispensables à cause d’un jeune allemand « bien enveloppé », ronfleur admirable !), je n’ai rien entendu.

Les chemins sont mouillés et plus souples, ce qui n’est pas pour déplaire à nos pieds. Le brésilien a pu être soigné et il est content.

Le paysage change encore beaucoup et nous montons, c’est vallonné (genre Vosges) mais avec toujours de grands espaces. Finies les vignes, ce sont des céréales et nous changeons de Province : nous entrons en « Castilla y León » que l’on va parcourir pendant de nombreux jours ; il fait froid et nuageux et si ce n’était le vent un peu fort, ce serait le temps idéal pour marcher.

A Belorado, nous avons le choix de l’albergue (refuge, ou gîte). Nous choisissons celui du centre ville. Après l’installation nous allons flâner et nous nous rendons rapidement compte que c’est la fête au bourg : les gens sont déguisés et il semble que le thème soit un épisode passé de la vie de Belorado. En attendant le début de la fête nous déjeunons et visitons les deux églises.

A 18 heures, tout le monde est en place et les acteurs entrent en scène sur la place du village, devant l’église. Des enfants, des femmes et même des pèlerins de Saint-Jacques campent l’ambiance de l’époque (1408), mais bientôt de nombreux nobles arrivent ainsi que le clergé. Ils se placent sur les marches de l’église. On attend le roi qui vient signer devant tout ce beau monde un édit dispensant Belorado de verser à l’Eglise de Saint-Jacques de Compostelle l’impôt connu sous le nom de « voto de Santiago » (tribut de Saint-Jacques) ; c’est ce qu’il me semble avoir compris. S’ensuivent des danses et de nombreux applaudissements.

Ce spectacle nous a donné faim à François et moi et nous avons fait le tour des stands pour goûter à des échantillons des produits présentés. Je crois bien que nous avons fait plusieurs fois le tour… Comme c’était un peu salé, une bonne « caña » s’imposait !

Elle est pas belle la vie ?…

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de Nájera à Santo Domingo de la Calzada (43e jour)

François avait dit : « c’est une petite étape on va la faire plus doucement, ça fera du bien à mes ampoules ». On a commencé par partir à 7 heures et à marcher gentiment, mais c’est plus fort que lui, dès que ça monte, il accélère et comme l’étape est plutôt en montée, on avait fini les 21 km à 11heures 15 ! Bien que l’étape ait été courte, nous avons pu noter que nous quittions progressivement les vignobles pour entrer dans des étendues immenses de champs de céréales où les coquelicots font des tâches de couleur.

Grande après-midi de repos au cours de laquelle j’ai pu voir les pieds d’un des brésiliens, il a des ampoules énormes. A 17 heures il doit voir quelqu’un pour se soigner. François aussi a des ampoules, mais il est infirmier et se soigne avec des « compeed ».

Vu dans l’église le coq et sa poule qui continuent la légende du pays : des gens avaient été voir un juge pour se plaindre qu’un pèlerin avait été condamné injustement ; ils le trouvèrent à table et celui-ci leur répond « mais votre pèlerin est déjà mort, aussi mort que ce coq qui est dans mon assiette ». Le coq s’est alors relevé et a chanté ! A la suite de quoi, le pèlerin, qui n’était effectivement pas encore pendu, fut reconnu innocent. C’est beau, non ?

La messe à 19 heures 30 était dite spécialement pour les pèlerins, car c’était la fête de Saint Dominique, pas le Saint Dominique des dominicains mais Santo Domingo de la Calzada. Ce dernier était un ermite sur le Chemin de Saint-Jacques et a fait beaucoup pour les pèlerins notamment au niveau d’un pont et de la chaussée, d’où son nom « de la Calzada » : « de la Chaussée ». Les lectures, le sermon du jeune prêtre, étaient particulièrement pertinents pour un pèlerin en route pour Saint Jacques. Cela m’a fait du bien. Le coq a chanté pendant la messe.

Le soir, le groupe de français entourait les deux jeunes québécoises pour qui c’était le dernier jour. Nous avons participé à quelques toasts !

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de Logroño à Nájera (42e jour)

Hier, j’ai laissé mon chapeau au restaurant. L’hospitalier se propose de me l’envoyer par courrier à Burgos. Je ressors donc le bob de rechange.

Nous partons à 6 heures 30. C’est une étape au milieu des vignes de la Rioja. J’envoie un texto (SMS) à mon collègue et ami Christian qui nous commande de l’excellent vin de la Rioja chaque année.

En fait ce Camino Francés m’ennuie un peu. Tout est tracé sans difficulté, il y a un monde fou dans les refuges et autant sur le chemin ; comme il fait chaud on part tôt et arrive tôt ; comme les espagnols rouvrent les boutiques vers 17 heures, on n’a rien à faire une fois le linge lavé, sinon la sieste. Bon, je vais m’y faire et y trouver quelque attrait, il me reste 3 semaines et demi à cheminer dont les 4 ou 5 jours avec Sara.

C’est Kim qui nous guide pour trouver le refuge qui se trouve le long de la rivière qui traverse Nájera ; c’est la deuxième fois qu’elle marche sur le Chemin. Il y a un grand dortoir impressionnant, surtout lorsque l’on dort à l’étage du dessous. Bouchons d’oreille indispensables ce soir !

Dans l’après-midi je trouve une paire de sandales ultra légères qui vont remplacer mes espadrilles bien mal en point.

SMS de Marleen : ils sont à Markina Xemein. Demain ils seront à Gernika. Elle est toujours avec Francis et Eric et il y a un couple suisse avec eux.

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de Los Arcos à Logroño (41e jour)

Départ à 6 heures 20. La nuit avec le couple d’irlandais a été paisible. Café et pâtisserie d’un distributeur automatique + une orange et une banane. Et c’est parti d’un bon rythme…

Il fait toujours aussi beau, mais on sent qu’on change de région. Vers 10 heures on est à Viana où l’on prend un deuxième petit déjeuner. On en repart à 10 heures 30 avec une heure d’arrivée prévue à 13 heures, mais François est déchaîné et nous arriverons finalement les premiers au gîte de Logroño à 12 heures 15 !

En chemin nous avons trouvé un seau rempli de glaces et de boissons ; à son côté une tirelire avec l’indication « 1 euro, gracias » (« 1 euro, merci »).

La jeune québécoise prénommée Kim nous a rattrapés et a finalement marché avec nous. Elle parle bien l’espagnol et le portugais car elle a vécu un peu à Belem do Parâ, au Brésil. Elle ne fait qu’une partie du Chemin ; sa copine Noémie, a des ampoules et fait l’étape d’aujourd’hui en bus.

En attendant l’ouverture du gîte, nous allons chercher quelques sandwichs et surtout des boissons pour nous désaltérer. Celle-ci a lieu à 13 heures 30 et nous entrons dans l’ordre d’arrivée. François et moi avons les numéros 1 et 2. Cela nous laisse le temps de prendre rapidement une douche, dans les toilettes des femmes car nous n’avions pas vu que les sanitaires étaient différenciés. Le gîte est tenu par un hospitalier suisse qui nous indique un restaurant qui fait un bon menu pèlerin. Nous y prendrons nos deux repas ; les allemandes sont là également ainsi que les deux jeunes québécoises entourées d’une cour de trois français, deux jeunes et un homme plus âgé dont nous savons seulement qu’il est de Seine-Saint-Denis et pour cela nous l’appelons « le neuf-trois ».

Il y a dans le gîte une statue d’un pèlerin assis sur un banc, elle me fait sursauter à chaque fois que je passe à proximité.

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de Estella à Los Arcos (40e jour)

20 km, petite étape. Départ vers 6 heures 45 avec comme point remarquable la fontaine à vin à Irache : il coule du vin à la place de l’eau ! Cela ne coule pas vite c’est sûr, mais c’est du vin tout à fait correct, et une belle opération publicitaire.

Les paysages sont superbes, mais les douze derniers kilomètres sont spéciaux : une piste au milieu de champs de blé et pas âme qui vive. Je ne vois pas d’équivalence en France. Peut-être en Beauce ?

Avec François ça va bien. Il marche fort mais n’est pas trop bavard. Aux étapes on cause un peu et on se confie un peu. Il a 59 ans et est veuf, comme Marleen. C’est un infirmier à la retraite qui reprend encore parfois du service. Il est bien sympathique et me surveille de près. Je crois qu’il a remarqué que je pouvais être distrait. Il me fait l’effet d’avoir été l’ange gardien envoyé par Dieu peu avant le départ de Michel : j’ai marché une journée avec eux deux, puis quand Michel est resté à Pampelona, c’est François qui a pris le relais.

Nous sommes arrivés à Los Arcos un peu avant midi. Le gîte n’est pas ouvert mais une femme nous invite à remplir des fiches d’inscriptions pour gagner du temps. Elle parle espagnol mais avec un accent qui me rappelle vaguement Eduardo et Zulma. J’apprendrai plus tard qu’elle est allemande, mais qu’elle a habité très longtemps en Argentine ce qui explique son accent. Elle a une copine allemande qui ne parle malheureusement qu’allemand. Toutes deux doivent avoir nos âges.

Le gîte est tenu par un couple de belges flamands très sympas. Nous sommes dans un petit dortoir de 2 fois 2 lits superposés. François, comme d’habitude me laisse le lit du bas. Un couple d’irlandais occupe les autres places. Des affiches proposent des séances de massage et dans l’après-midi nous voyons le masseur à l’oeuvre. Comme il fait beau, les fils à linge, dehors, se couvrent bientôt de tissus multicolores.

L’après-midi nous nous approvisionnons dans une petite épicerie où la femme parle un peu le français.

Messe à 20 heures. Nous dînons avant et arrivons à l’église vers 19h40, on y récite le chapelet. Une chose est étonnante : pendant le chapelet comme pendant la messe, les espagnols répondent dans le désordre sans se préoccuper de cohérence vocale ; on récite l’Ave Maria, par exemple, chacun pour soi ! Comme en plus les espagnols ont le verbe haut, ça fait une belle cacophonie… A la fin de la messe, le prêtre regroupe les pèlerins pour la bénédiction spéciale aux pèlerins. Auparavant il s’enquiert de nos origines, l’ambiance est bon-enfant.

SMS de Marleen : Elle marche avec Francis et Eric et a renvoyé sa tente chez elle car le relief est plus accentué et la tente est trop lourde. Ils sont à Zarouts.

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de Uterga à Estella (39e jour)

Lever 5 heures 40. Départ 6 heures 20 après un premier petit déjeuner à la machine à café du refuge. Deuxième café un peu plus tard à Puente-la-Reina.

Il fait beau et les paysages changent très rapidement. On a maintenant des vignes et des  oliviers. A 13 heures 30 nous arrivons au gîte municipal d’Estella de 104 places, mais notre dortoir ne fait que 14 lits (7 superposés). A midi nous avions déjeuné d’une portion d’omelette à la patate, d’une orange et d’une « caña » (bière pression) et sympathisé avec deux québécoises.

Comme nous avons maintenant un jour d’avance, nous avons une nouvelle population de pèlerins. On dirait qu’il y a plus de francophones et plus aussi de gens qui vont jusqu’au bout.

SMS de Michel : il est de retour à la maison : « Une femme charmante et un bon repas. Le chemin est fini« … Je lui souhaite un bon repos tout en doutant que le chemin soit fini…

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de Larrasoaña à Uterga (38e jour)

Pas très religieux ce dimanche de Pentecôte. Aucune église ouverte, pas de cloche sonnant à toute volée…

François, Michel et moi sommes partis d’un bon pas vers 6 heures 30, après être passés au bar où nous avons dîné hier. Le patron avait ouvert à 6 heures et faisait ce qu’il pouvait pour servir ces pèlerins étrangers bien matinaux. Une française qui demandait de l’eau dans le plus pur des français a fini par l’obtenir et est venue s’asseoir à notre table en disant « Ils ne savent pas le français, c’est un problème de génération »… Nous étions un peu estomaqués par tant de suffisance !

Il fait beau et frais et les 15 km pour Pamplona sont vite effacés. Nous faisons nos adieux à Michel qui reste là et rentre chez lui par le train, faisons quelques courses et rejoignons Cizur Menor.

Nous y retrouvons le couple de brésiliens dont nous avions fait la connaissance hier. Lui nous dit qu’il ne faut pas se presser, qu’il faut goûter le Chemin avec lenteur ; mais sans être pressés être à 11 heures à l’étape, c’est vraiment trop tôt.

Je téléphone à Uterga pour savoir s’il y a de la place et comme c’est un gîte privé, je réserve pour François et moi. La suite c’est une montée vers le « Alto del Perdón » (780m), un peu longue, 8km, mais aux panoramas magnifiques des 2 côtés (Pamplona et Puente-la-Reina).  Absolument superbe ! Un groupe de pèlerins forgés dans des plaques de tôles nous attend au sommet ; de chaque côté des éoliennes en nombre, tournent et alimentent Pamplona en électricité.

Le temps est un peu chaud mais ça passe. Au gîte nous sympathisons avec deux catalanes de Barcelone.

SMS de Marleen : elle est à Irun et a fait la jonction avec Francis et Eric, les deux belges partis de Liège.

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de Espinal à Larrasoaña (37e jour)

Il va falloir que je m’habitue à plusieurs choses :

  • D’abord qu’il est désormais exclu d’avoir un petit déjeuner avant de partir ; par contre cela permet de le faire à l’heure qu’on veut, et donc, avec la chaleur qui pointe le bout de son nez, de bonne heure !
  • Ensuite, il faut s’habituer à la foule dans les gîtes (« albergues » en espagnol) ; celle ci engendre des comportements… humains sans doute, mais on aurait pu espérer autre chose : il faut d’abord attendre l’heure d’ouverture du refuge et donc être prêt quand la file se forme pour entrer ; une fois qu’on a obtenu un lit, il faut aller prendre ce lit ! Puis c’est la douche et il y en a peu. Enfin, il faut attendre d’avoir accès au bac à lessive (ce soir pour les 14 qui logent ici, il y a 2 WC, 2 douches, 2 lavabos et 1 bac à lessive. De plus, il faut se déshabiller dans la douche, sinon c’est devant tout le monde, homme ou femme… Bon, faut aimer). Pour toutes ces activités, on doit attendre son tour et l’on est un peu fébrile !

Faut reconnaître que pour 6 euros on nous fait faire n’importe quoi. Sinon, c’est l’hôtel et ce n’est pas le même prix.

C’est la dernière nuit pour Michel. Demain il prend le train à Pampelona pour Hendaye. Nous avons fait la connaissance de François, de La Française près de Moissac, qui a fait Le-Puy -> Saint-Jean-Pied-de-Port l’an dernier et qui redémarre cette année de Saint-Jean-Pied-de-Port. Il est possible que je marche un peu avec lui car il va jusqu’à Saint-Jacques et même au delà car il envisage d’aller jusqu’au Cap Finisterre.

Je me rends compte que si j’aime la solitude, je prends aussi goût à de bons compagnons de route comme l’ont été Marleen et Michel. Comme chrétien, mon aspiration est de connaître Dieu, et Jésus a dit « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ». Le Chemin… J’ai appris que pour avancer sur le Chemin il fallait voyager léger ; j’ai appris aussi qu’il ne fallait pas forcément suivre ses idées mais écouter les propositions qui nous sont faites ; je vois maintenant qu’on a besoin de compagnons de route pour progresser. Je crois que, même sans être chrétien, simplement en tant qu’Homme, on peut tirer les mêmes enseignements de l’expérience vécue au cours de ces jours de marche.

Le soir nous dînons dans un restaurant vers la sortie de la ville. Nous sommes plusieurs français dont quelques uns entrevus ce matin au petit-déjeuner.

SMS de Marleen : elle est au camping de Saint-Jean-de-Luz. Elle n’a plus que 900 km à faire en 39 étapes !

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de Huonto à Espinal (36e jour)

Journée importante que ce vendredi car je passe en Espagne, et pas n’importe comment: par les Pyrénées pour atteindre Roncevaux (Roncesvalles en espagnol).

J’ai de nouveau une petite appréhension car la Voie de Vézelay que nous venons de parcourir était très agréable. On m’a décrit la partie espagnole, dite « Camino francés », comme une autoroute très encombrée avec des gîtes surchargés pour lesquels on fait la course car on ne peut pas y réserver une place. Cela risque d’être une toute autre ambiance, un nouveau Chemin de Compostelle qui commence. Le mois que je viens de vivre m’avait incité à faire le parallèle entre la vie courante et ce que nous vivons sur le Chemin, que va être cette vie là ?

Le dîner avec le brestois (aigle d’or audax, il fait des étapes de 40 km et sera à Santiago en 20 jours) m’a convaincu de ne pas rester à Roncevaux (dortoir unique de 60 lits superposés, donc 120 places) et de faire 5 km de plus pour aller sur un camping qui a aménagé un gîte pour pèlerin.

Le début de la montée est aussi rude que la veille mais, comme le temps n’a pas changé, je fais de nouveau de nombreuses photos. C’est magnifique, splendide… je n’ai pas de mots ! Après le refuge d’Orisson ça devient moins dur et l’on monte plus facilement. Avec plus de 900 km je n’ai pas de difficulté mais ce n’est pas le cas de tout le monde et on en voit qui en bavent, certainement ceux fraîchement débarqués du train la veille. J’ai même vu un taxi monter à la limite de la route goudronnée et deux espagnols en descendre. Par la suite, dans la montée, ils étaient à la dérive. C’est étonnant ; en montagne, sur une randonnée ordinaire, personne ne ferait ça. Le Chemin provoque quelques comportements bizarres. Dans la vie courante il y en a aussi qui trichent…

Michel me rattrape avant le premier col. Il est parti une demie heure avant moi, mais de Saint-Jean-Pied-de-Port. Il m’a donc repris une heure en trois heures ! C’est beau la jeunesse (il a 12 ans de moins que moi). Je le laisse se restaurer et continue ma route.

Je refais le plein de ma gourde à la fontaine de Roland et on arrive à la borne marquant l’entrée en Navarre. C’est l’Espagne qui commence.

J’ai un moment l’impression de m’être trompé de chemin car je ne rencontre plus personne, mais au dernier col, alors que Michel m’a rejoint de nouveau, nous sommes sûrs d’être sur la bonne voie ; il n’y a simplement plus grand monde avec nous, juste une coréenne et deux autres français.

Nous décidons de descendre par le chemin qu’on nous avait déconseillé à cause des pluies récentes. Comme ça fait deux jours qu’il fait beau, le terrain a du sécher. Effectivement cela n’a rien à voir avec certains sentiers que nous avons pratiqués sur la Voie de Vézelay sous la pluie.

Arrivés à Roncevaux, c’est la cohue redoutée : cars, vélos, touristes… Nous nous présentons pour faire tamponner nos credencials, pique-niquons et je me sauve tout seul car Michel a préféré voir ce que c’est qu’un hébergement de 120 lits !

Il fait chaud et je trouve avec plaisir le gîte et, comme toujours, la douche et la lessive. Mais là, je m’autorise une bière car il y a un bar-restaurant dans ce gîte installé dans un camping. André, le brestois, y est déjà. Une française arrive également ainsi qu’un français avec son âne. Ce sera tout pour ce soir. André, Colette et moi dînons ensemble.

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de Ostabat à Huonto (35e jour)

Splendide lever du soleil ! Un véritable festival de couleur ; mes compagnes d’une nuit et moi avons fait photos sur photos.

Départ à 7h30. Michel passe juste à ce moment là, et nous faisons route ensemble jusqu’à Saint-Jean-Pied-de-Port. Nous passons à son refuge où nous sommes bien accueillis. On nous donne tous les renseignements pour l’étape de demain vers Roncevaux ainsi que la liste de toutes les villes et villages sur le « Camino Francés » avec les dénivellés.

Nous allons déjeuner dans un troquet qui fait un menu pélerin puis nous nous quittons. J’envoie quelques cartes postales, le reste de mon carnet de notes et je me mets en quête d’un épicier. Tout est fermé, ça n’ouvre qu’à 15h. Je pars donc et demanderai au gîte un panier repas pour demain.

Je monte jusqu’à Hounto. La pente est très raide, très très raide, mais je sais que ça ne sera plus à faire demain. Le gîte paraît sympa. Je suis dans un dortoir de 7, hommes et femmes mélangés. L’allemande qui était en face de moi hier soir est dans le même dortoir mais elle ne dit pas un mot de français et moi pas un mot d’allemand ; on ne sait que de se sourire. Il y a un autre allemand et un breton de Brest.

Je me souviens que ce sont Jacques et Olga qui m’avait conseillé de poursuivre jusqu’à Hounto afin de casser l’étape de Saint-Jean-Pied-de-Port à Roncevaux. Je leur passe un coup de fil et c’est Olga qui répond. Ils sont déjà rentrés chez eux depuis quelques jours et elle me semble un peu déçue de ce qu’ils ont vu de la Voie de Vézelay. Je lui dis que j’en suis au contraire enchanté et que c’est probablement en partie grâce à eux que j’ai rencontré presque au début, et qui m’ont fait bénéficier de leur expérience.

Demain, ce sera une étape importante pour Michel et moi puisque nous quitterons la France pour entrer en Espagne par la Navarre.

SMS de Marleen : ses guides sont arrivés, elle est en route pour Helette.

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