de Espinal à Larrasoaña (37e jour)

Il va falloir que je m’habitue à plusieurs choses :

  • D’abord qu’il est désormais exclu d’avoir un petit déjeuner avant de partir ; par contre cela permet de le faire à l’heure qu’on veut, et donc, avec la chaleur qui pointe le bout de son nez, de bonne heure !
  • Ensuite, il faut s’habituer à la foule dans les gîtes (« albergues » en espagnol) ; celle ci engendre des comportements… humains sans doute, mais on aurait pu espérer autre chose : il faut d’abord attendre l’heure d’ouverture du refuge et donc être prêt quand la file se forme pour entrer ; une fois qu’on a obtenu un lit, il faut aller prendre ce lit ! Puis c’est la douche et il y en a peu. Enfin, il faut attendre d’avoir accès au bac à lessive (ce soir pour les 14 qui logent ici, il y a 2 WC, 2 douches, 2 lavabos et 1 bac à lessive. De plus, il faut se déshabiller dans la douche, sinon c’est devant tout le monde, homme ou femme… Bon, faut aimer). Pour toutes ces activités, on doit attendre son tour et l’on est un peu fébrile !

Faut reconnaître que pour 6 euros on nous fait faire n’importe quoi. Sinon, c’est l’hôtel et ce n’est pas le même prix.

C’est la dernière nuit pour Michel. Demain il prend le train à Pampelona pour Hendaye. Nous avons fait la connaissance de François, de La Française près de Moissac, qui a fait Le-Puy -> Saint-Jean-Pied-de-Port l’an dernier et qui redémarre cette année de Saint-Jean-Pied-de-Port. Il est possible que je marche un peu avec lui car il va jusqu’à Saint-Jacques et même au delà car il envisage d’aller jusqu’au Cap Finisterre.

Je me rends compte que si j’aime la solitude, je prends aussi goût à de bons compagnons de route comme l’ont été Marleen et Michel. Comme chrétien, mon aspiration est de connaître Dieu, et Jésus a dit « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ». Le Chemin… J’ai appris que pour avancer sur le Chemin il fallait voyager léger ; j’ai appris aussi qu’il ne fallait pas forcément suivre ses idées mais écouter les propositions qui nous sont faites ; je vois maintenant qu’on a besoin de compagnons de route pour progresser. Je crois que, même sans être chrétien, simplement en tant qu’Homme, on peut tirer les mêmes enseignements de l’expérience vécue au cours de ces jours de marche.

Le soir nous dînons dans un restaurant vers la sortie de la ville. Nous sommes plusieurs français dont quelques uns entrevus ce matin au petit-déjeuner.

SMS de Marleen : elle est au camping de Saint-Jean-de-Luz. Elle n’a plus que 900 km à faire en 39 étapes !

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