20 km, petite étape. Départ vers 6 heures 45 avec comme point remarquable la fontaine à vin à Irache : il coule du vin à la place de l’eau ! Cela ne coule pas vite c’est sûr, mais c’est du vin tout à fait correct, et une belle opération publicitaire.
Les paysages sont superbes, mais les douze derniers kilomètres sont spéciaux : une piste au milieu de champs de blé et pas âme qui vive. Je ne vois pas d’équivalence en France. Peut-être en Beauce ?
Avec François ça va bien. Il marche fort mais n’est pas trop bavard. Aux étapes on cause un peu et on se confie un peu. Il a 59 ans et est veuf, comme Marleen. C’est un infirmier à la retraite qui reprend encore parfois du service. Il est bien sympathique et me surveille de près. Je crois qu’il a remarqué que je pouvais être distrait. Il me fait l’effet d’avoir été l’ange gardien envoyé par Dieu peu avant le départ de Michel : j’ai marché une journée avec eux deux, puis quand Michel est resté à Pampelona, c’est François qui a pris le relais.
Nous sommes arrivés à Los Arcos un peu avant midi. Le gîte n’est pas ouvert mais une femme nous invite à remplir des fiches d’inscriptions pour gagner du temps. Elle parle espagnol mais avec un accent qui me rappelle vaguement Eduardo et Zulma. J’apprendrai plus tard qu’elle est allemande, mais qu’elle a habité très longtemps en Argentine ce qui explique son accent. Elle a une copine allemande qui ne parle malheureusement qu’allemand. Toutes deux doivent avoir nos âges.
Le gîte est tenu par un couple de belges flamands très sympas. Nous sommes dans un petit dortoir de 2 fois 2 lits superposés. François, comme d’habitude me laisse le lit du bas. Un couple d’irlandais occupe les autres places. Des affiches proposent des séances de massage et dans l’après-midi nous voyons le masseur à l’oeuvre. Comme il fait beau, les fils à linge, dehors, se couvrent bientôt de tissus multicolores.
L’après-midi nous nous approvisionnons dans une petite épicerie où la femme parle un peu le français.
Messe à 20 heures. Nous dînons avant et arrivons à l’église vers 19h40, on y récite le chapelet. Une chose est étonnante : pendant le chapelet comme pendant la messe, les espagnols répondent dans le désordre sans se préoccuper de cohérence vocale ; on récite l’Ave Maria, par exemple, chacun pour soi ! Comme en plus les espagnols ont le verbe haut, ça fait une belle cacophonie… A la fin de la messe, le prêtre regroupe les pèlerins pour la bénédiction spéciale aux pèlerins. Auparavant il s’enquiert de nos origines, l’ambiance est bon-enfant.
SMS de Marleen : Elle marche avec Francis et Eric et a renvoyé sa tente chez elle car le relief est plus accentué et la tente est trop lourde. Ils sont à Zarouts.