Ce matin, il fait beau. La soirée a été agréable et la nuit sans problème, l’espagnol ne ronflait pas.
Au bout de deux heures de marche, Marleen se rend compte qu’on a oublié nos capes de pluie et ponchos ! Je téléphone à la logeuse qui nous apprend qu’elle venait de les déposer à Saint-Palais dans le refuge où doit rester Marleen.
A 11 heures nous nous retrouvons tous les trois à Saint Palais, retrouvons nos ponchos et buvons une dernière bière car c’est là que nous laissons Marleen qui va bifurquer vers Irun et prendre, en Espagne, le « Camino del Norte » qui longe la côte pendant, je pense, la moitié du parcours. En attendant, elle doit attendre son topo-guide que sa fille lui a envoyé en poste restante et qui n’est pas encore arrivé.
Je suis ému et triste au moment de nous quitter parce que Marleen est une précieuse compagne de route, discrète et efficace. Elle m’a appris beaucoup de chose, simplement je n’avais qu’à la regarder vivre. De plus, c’est quelqu’un qui ne triche pas. Je suis sûr qu’elle ira jusqu’à Muxía, après Saint-Jacques et le Cap Finisterre, en suivant scrupuleusement le Chemin. Chapeau Marleen, que Dieu protège ta route.
A midi Michel et moi repartons et passons à la Croix de Gibraltar où les chemins de Tours (Paris), Vézelay et Le-Puy-en-Velay se rejoignent. Nous déjeunons plus tard sur une colline au super panorama où des paras s’entraînent. Michel, ancien para lui même, apprécie.
Vers 15 heures nous arrivons à Ostabat et nous nous séparons car Michel a préféré le gîte communal moins cher. Quant à moi je vais 1 km plus loin dans une ferme auberge qui accueille 45 personnes ! L’ambiance devient très différente. Je suis dans une chambre de 3 avec 2 dames de Tours qui ont fait 15 jours sur le chemin du Puy et terminent demain à Saint-Jean-Pied-de-Port.
Pendant le dîner, joyeuse ambiance : chants basques, français et chants du pèlerin. Je suis le seul de la voie de Vézelay, et le seul à ma table de 12 qui va à Saint-Jacques. On dirait que quelque chose a changé…
Demain je fais le dernier envoi à Marie.