de Corbigny à Saint-Révérien (2e jour)

Je suis réveillé à 6h45 par l’hospitalière anglaise qui va en ville chercher du pain. Je prépare mon sac et à 7h15 je petit-déjeune en face de cette femme si sympathique. Elle a déjà fait le pélé à plusieurs reprises à pied et en vélo. Elle fait partie de la Confrérie de Saint-James (Saint-Jacques) et chaque année elle vient passer 15 jours dans un refuge. C’est beau le bénévolat !

Dehors changement de décor : il pleut ! Je vais sans la cape jusqu’à la boulangerie et une fois chargé du pain indispensable, j’enfile la cape (poncho) qui ne me quittera plus jusqu’à Saint-Réverien. J’y suis à midi.

Le refuge est ouvert, l’anglaise ayant prévenu que j’arrivais. Je suis seul et le refuge est tout petit : 2 lits superposés et 1 lit de camp. Sanitaires et cuisine impeccables, mais les toilettes sont dehors. Dommage.

Je mange, fais une sieste. Puis constatant qu’il n’y a pas de réseau téléphonique dans le refuge, je vais téléphoner à Marie dans la cabine publique de la place. Cela ne répond pas. J’en profite tout de même pour appeler un restaurant à Prémery qui fait aussi chambre d’hôte et je réserve pour demain soir : repas, chambre et petit déjeuner pour 51 euros. C’est plus cher qu’un refuge !

Pendant que je téléphonais arrive un couple avec sacs à dos : Gérard et Colette sont en route pour Saint-Jacques et pensaient être seuls dans le refuge ce soir ! Nous faisons connaissance et finalement on décide que je prendrai le lit de camp.

La responsable du gîte nous rejoint bientôt, nous inscrit et nous discutons longuement sur la mort des campagnes. A Saint-Révérien il y avait un boulanger, un hôtel, un bistrot, une poste…tout cela est fini. 200 habitants vieillissants ne suffisent plus à nourrir et à rentabiliser ces services.

Je réussis à joindre Marie au téléphone mais abrège la conversation car à 18 heures il y a la messe du week-end. Nous y allons  tous les trois. L’église est très belle mais il y fait un froid intense. Je grelotte dans mes vêtements mouillés.

Gérard, après la messe, se met aux fourneaux et nous fait des nouilles à la sauce tomate. Puis la conversation démarre sur la messe et j’apprends bientôt qu’ils entreprennent ce pèlerinage car ils viennent de perdre un de leur deux fils qui avait 36 ans : Stéphane. Nous discutons longuement.

A 22 heures, au lit.

 

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