François avait dit : « c’est une petite étape on va la faire plus doucement, ça fera du bien à mes ampoules ». On a commencé par partir à 7 heures et à marcher gentiment, mais c’est plus fort que lui, dès que ça monte, il accélère et comme l’étape est plutôt en montée, on avait fini les 21 km à 11heures 15 ! Bien que l’étape ait été courte, nous avons pu noter que nous quittions progressivement les vignobles pour entrer dans des étendues immenses de champs de céréales où les coquelicots font des tâches de couleur.
Grande après-midi de repos au cours de laquelle j’ai pu voir les pieds d’un des brésiliens, il a des ampoules énormes. A 17 heures il doit voir quelqu’un pour se soigner. François aussi a des ampoules, mais il est infirmier et se soigne avec des « compeed ».
Vu dans l’église le coq et sa poule qui continuent la légende du pays : des gens avaient été voir un juge pour se plaindre qu’un pèlerin avait été condamné injustement ; ils le trouvèrent à table et celui-ci leur répond « mais votre pèlerin est déjà mort, aussi mort que ce coq qui est dans mon assiette ». Le coq s’est alors relevé et a chanté ! A la suite de quoi, le pèlerin, qui n’était effectivement pas encore pendu, fut reconnu innocent. C’est beau, non ?
La messe à 19 heures 30 était dite spécialement pour les pèlerins, car c’était la fête de Saint Dominique, pas le Saint Dominique des dominicains mais Santo Domingo de la Calzada. Ce dernier était un ermite sur le Chemin de Saint-Jacques et a fait beaucoup pour les pèlerins notamment au niveau d’un pont et de la chaussée, d’où son nom « de la Calzada » : « de la Chaussée ». Les lectures, le sermon du jeune prêtre, étaient particulièrement pertinents pour un pèlerin en route pour Saint Jacques. Cela m’a fait du bien. Le coq a chanté pendant la messe.
Le soir, le groupe de français entourait les deux jeunes québécoises pour qui c’était le dernier jour. Nous avons participé à quelques toasts !