Réveil à 6h30 (6h45 pour Sara). Le sac est vite bouclé, la chambre rangée.
En sortant de chez les soeurs franciscaines nous remarquons une statuette de Saint-Jacques avec toute une série de petits rouleaux de papier ; il faut en prendre un qui nous accompagnera sur le Chemin de Compostelle. Sur le mien il est écrit : « Que le Dieu de l’espérance vous donne en plénitude dans votre acte de foi, la joie et la paix, afin que l’espérance surabonde en vous par la vertu de l’Esprit Saint (Romains XV, 13) »
A 6h55, nous sommes dans la rue au pied de la Basilique. Marie nous donne les croissants qu’elle a achetés la veille et Sara mitraille ! C’est que Maman a demandé expressément qu’elle fasse des photos de son fils au départ ! Nous descendons la rue principale jusqu’au pied du village où nous nous quittons, j’ai la gorge serrée par l’émotion et je ne peux dire un seul mot !
Elles vont chercher la voiture tandis que je prends la direction de Saint-Père. Quelques instants plus tard elles me dépassent avec de grands coups de klaxon et des signes d’encouragement. Et voilà, je suis maintenant vraiment en route. J’avais hâte que ce moment arrive.
La première étape est donnée pour 36 km, mais par la route ça ne fait que 30. Je choisis donc la route. En pèlerinage, mais pas maso ! Encore que l’expérience de cette journée montre que le macadam n’est pas forcément très agréable. Le temps est magnifique, les paysages aussi. A midi, j’ai fait mes 21 km. Je déjeune et finalement j’arrive à 15h30 au refuge des pèlerins. Celui-ci n’ouvre qu’à 16h. Je m’allonge sur la pelouse ; j’ai peiné plus que je ne le pensais, probablement à cause du sac. Je décide donc de couper la prochaine étape en 2, histoire de me roder. Il y a un autre refuge à Saint-Révérien. Cela me rajoute une journée, mais j’ai tout mon temps.
A 16 heures une anglaise qui doit bien avoir mon âge, arrive et ouvre le refuge situé dans un collège tenu par des sœurs. Elle me demande immédiatement ma credencial, m’inscrit, me demande une participation financière (10 euros pour le logement et le petit déjeuner) et me montre les locaux : 1 dortoir de six lits, la douche, le sèche-linge, etc… Je me douche, fais une sieste, puis je vais faire les courses à Corbigny car il faut prévoir 2 repas pour demain (à Saint-Révérien il n’y a plus aucun commerce) et 1 repas pour le lendemain qui est dimanche.
A 18 heures, messe avec les sœurs. Sympa. Dîner dans une crêperie et à 21 heures au lit. Je suis seul dans ce dortoir.